Eperviers du Togo/ Analyse critique de la gestion de la Fédération Togolaise de Football : un appel urgent à la redynamisation

La récente défaite des Éperviers, sélection nationale du Togo, vient une fois de plus souligner une crise structurelle qui mine le football togolais depuis près d’une décennie. Neuf années de mandat de la Fédération Togolaise de Football (FTF) se soldent par un constat accablant : absence de qualifications à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) et à la Coupe du Monde, stagnation technique et managériale, et désenchantement croissant des supporters. Cette situation appelle à une réflexion approfondie sur les responsabilités institutionnelles et à une refonte urgente des instances dirigeantes.
Un bilan sportif et institutionnel alarmant
Depuis 2014, le football togolais accumule les échecs sans qu’aucune avancée tangible ne vienne tempérer ce déclin. L’incapacité récurrente à se qualifier pour les tournois continentaux et mondiaux révèle non seulement des lacunes sportives, mais surtout un manque de vision stratégique. Aucun projet structurant — qu’il s’agisse de la formation des jeunes, de l’optimisation des championnats locaux ou du soutien aux infrastructures — ne semble avoir été mis en œuvre. Dans un paysage footballistique africain en constante évolution, cette inertie place le Togo en marge de la compétitivité.
Une gestion décriée : absence d’ambition et d’expertise
La FTF, garante du développement du football national, apparaît aujourd’hui déconnectée des exigences d’un sport modernisé. Les choix administratifs, opaques et dépourvus de cohérence, ont conduit à une instabilité chronique : changements fréquents de staff technique, absence de politiques de détection des talents, et négligence des besoins matériels des équipes. Pire, aucun plan de relance crédible n’a été présenté aux acteurs du secteur ou au public, alimentant un sentiment d’abandon chez les supporters et les joueurs.
Les Éperviers et les Supporteurs : victimes collatérales d’un système défaillant
Les joueurs togolais, souvent contraints d’évoluer dans un environnement sous-optimal, voient leur potentiel entravé par des structures inadaptées. Quant aux supporters, leur passion se heurte à un manque de transparence et de résultats, érodant progressivement leur lien émotionnel avec l’équipe nationale. Cette dynamique est intolérable pour une nation dont la ferveur footballistique pourrait constituer un levier majeur de rayonnement et de cohésion sociale.
Vers une refonte institutionnelle et une nouvelle ère
Face à ce bilan accablant, il est impératif d’agir avec célérité et détermination. La démission des dirigeants actuels de la FTF s’impose comme une première étape indispensable pour restaurer la confiance et engager une réforme systémique. Le Togo a besoin d’une gouvernance axée sur l’expertise, la transparence et l’innovation, capable de fédérer les énergies et de bâtir un projet ambitieux, depuis les catégories de jeunes jusqu’à l’équipe A.
Le temps n’est plus aux promesses, mais à l’action. L’avenir des Éperviers — et avec lui, la fierté nationale — dépendra de la capacité collective à exiger le changement et à soutenir une renaissance organisée.
Aristide Kawele