30 avril 2025

Girls Lead 2 : Jeunes et enfants du Togo s’approprient la fiche d’évaluation citoyenne pour une meilleure protection contre les violences

Plan International Togo déploie le projet « Girls Lead 2 » pour amplifier la participation citoyenne des jeunes et renforcer la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). L’initiative forme 55 jeunes à l’outil Young Citizen Score Card (YCSC), leur permettant d’évaluer l’efficacité des services publics de protection dédiés aux enfants et adolescents. L’objectif est de leur donner un rôle actif dans l’identification des lacunes et la proposition de solutions pour améliorer ces dispositifs.

Dans un élan novateur pour renforcer la participation citoyenne des jeunes et enfants, le Togo intensifie ses efforts en matière de redevabilité sociale et de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Sous l’impulsion du projet « Girls Lead 2 », une initiative structurante se déploie : la formation de 30 jeunes aux méthodes d’évaluation participative via le Young Citizen Score Card (YCSC). Objectif ? Leur donner les clés pour évaluer l’efficacité des services publics destinés à leur protection et impulser des changements concrets.

Une méthodologie participative au cÅ“ur du changement Â

Vue partielle de la salle

Le « Community Score Card » (CSC), méthodologie éprouvée, crée des ponts entre jeunes, prestataires de services et autorités locales. Concrètement, il s’agit d’un outil d’évaluation collaborative où chaque voix compte. « L’idée est de briser le silence autour des insuffisances et de co-construire des solutions », explique Nihade Assoumanou, chargée d’engagement des jeunes pour « Girls Lead 2 ». Dans la commune Sotouboua 1, 30 jeunes — dont une majorité de filles — se sont ainsi formés durant trois jours (24-26 avril 2025) à travers des ateliers dynamiques mêlant théorie et pratique.

Des jeunes outillés pour devenir acteurs de leur avenirÂ

L’enjeu est de taille : permettre à ces jeunes de mesurer la qualité des services dédiés à la protection contre les VBG, en lien avec les lois nationales. La formation, découpée en quatre phases clés (préparation, évaluation, concertation, plaidoyer), a mis l’accent sur des simulations réalistes. Les participants ont endossé alternativement les rôles de prestataires de services, de jeunes évaluateurs et de médiateurs. « Ces exercices nous montrent comment exiger nos droits sans conflit », témoigne Irène Amana, représentante des jeunes.

Les officiels à l’ouverture: le chef canton Pelei Yao, la directrice de l’action Sociale Mme Mensah Amavi Lumière, le représentant du maire Mme Haigbedi, et le respresentant des jeunes Mlle Irène

L’approche pratique a permis d’élaborer des plans d’action locaux, prévoyant notamment des dialogues avec les mairies et les chefs traditionnels. « Les jeunes sauront désormais identifier les gaps et proposer des ajustements…»,se félicite Mme Mensah Amavi Lumière, directrice préfectorale de l’action sociale.

Un engagement collectif pour des résultats durablesÂ

L’implication des autorités locales a été un levier essentiel. Dès l’ouverture de l’atelier, le chef canton de Sotouboua, Pelei Yao, a souligné l’importance de « valoriser la parole des jeunes pour des politiques inclusives ». De son côté, la représentante du maire, Mme Haigbedi P. Esso-Houna, a insisté sur la nécessité de « concentration et de persévérance » pour transformer l’essai en actions pérennes.

Par ailleurs, l’appui technique et financier prévu pour 79 organisations de jeunes garantit la pérennité du processus. Ces structures, réparties dans 42 cantons, porteront des plaidoyers fondés sur les résultats des évaluations, ciblant notamment l’amélioration des services de santé éducative et de protection juridique.

Vers une génération capable de faire entendre sa voixÂ

Cette initiative incarne une avancée majeure vers l’équité genre et l’inclusion sociale. En outillant les jeunes — particulièrement les filles souvent marginalisées — le projet « Girls Lead 2 » pose les bases d’une citoyenneté active. « Quand un jeune comprend qu’il peut influer sur les décisions, cela crée un cercle vertueux pour toute la communauté », résume Nihade Assoumanou.

Reste désormais à concrétiser les engagements, avec l’espoir que ces jeunes évaluateurs deviennent des ambassadeurs de la transparence et de l’accountabilité au cœur de leurs villages. Leur défi ? Faire du YCSC un réflexe citoyen, bien au-delà des frontières de Sotouboua.

Aristide Kawele