Plan International Togo/ Les jeunes de la commune de Sotouboua 2 à l’école du militantisme numérique pour l’égalité des genresÂ

De nos jours, le numérique redéfinit les modes d’engagement. 39 jeunes leaders des communes de Sotouboua 2 (région centrale du Togo) ont renforcé leurs compétences en activisme en ligne, du 22 au 25 avril 2025, lors d’un atelier organisé par Plan International Togo. Cet événement, inscrit dans le cadre du projet « Girls Lead 2 », vise à outiller les participant(e)s – dont 28 filles et jeunes femmes – pour une utilisation stratégique et sécurisée des réseaux sociaux, tout en consolidant leur influence communautaire.
Du plaidoyer digital à la cybersécurité : un équilibre nécessaire
Si les plateformes numériques offrent aux jeunes un espace d’expression et de mobilisation sans précédent, elles exposent aussi à des risques majeurs : cyberharcèlement, désinformation ou violations de la vie privée. Des menées qui touchent particulièrement les filles, souvent marginalisées dans ces espaces. «L’enjeu est de transformer ces outils en leviers d’émancipation, sans compromettre leur sécurité», explique Mme Adjo Edwige Mensah, chargée d’engagement des jeunes.
C’est précisément cette dualité qu’a abordée la formation, structurée en deux sessions de trois jours. À Adjengré puis à Sokodé, les participantes ont exploré les fondamentaux du web activisme, les techniques de communication engageante et les mécanismes de protection des données. « Nous avons appris à identifier les cyberviolences et à sécuriser nos comptes. Cela change notre manière de militer », témoigne Catherine, l’une des bénéficiaires.
Une approche participative au service de l’action concrète
Alternant théorie et pratique, l’atelier a mis l’accent sur l’appropriation immédiate des connaissances. Après un diagnostic individualisé de leur hygiène numérique, les jeunes ont conçu des visuels percutants via des outils accessibles (Canva, CapCut), tout en élaborant des stratégies de plaidoyer digital. Des études de cas – dont des campagnes menées par des organisations féministes – ont enrichi les échanges, tandis qu’un coaching personnalisé a permis d’ajuster leur présence en ligne.
M. Cédric Clarens Agbo, formateur en communication engageante, insiste sur l’aspect concret : « L’objectif est qu’ils (elles) maîtrisent le storytelling pour porter des causes comme l’égalité des genres, tout en évitant les pièges de la cybercriminalité…». Une ambition partagée par Essodolom, participant enthousiaste : « Ces techniques vont renforcer la visibilité de nos actions et mobiliser plus de soutiens… » Â
Des retombées attendues sur le terrain
Au-delà des compétences individuelles, l’atelier a permis à chaque Organisation d’Enfants et Jeunes (OEJ) de concevoir un plan d’action pour amplifier son impact. Parmi les résultats clés figurent la maîtrise des droits numériques, la création de contenus ciblés et l’adoption de réflexes de cybersécurité. « Une image numérique crédible est essentielle pour influencer les politiques locales… », rappelle M. Esso Atakpanabitchè, 2e adjoint au maire d’Adjengré, lors de la cérémonie d’ouverture. Il a remercié Plan International Togo pour son implication dans l’épanouissement des jeunes.
Avec 325 jeunes seront formés à l’échelle nationale via Girls Lead 2, Plan International Togo confirme son engagement pour une jeunesse proactive et résiliente. À Adjengré, où le nombre de participants a dépassé les attentes (35 au lieu de 25 prévus), cet atelier marque une étape clé vers un activisme éclairé – où technologie rime avec empowerment.
Cet investissement dans le capital humain numérique illustre une conviction : doter les jeunes, surtout les filles, d’outils adaptés, c’est bâtir des communautés plus justes et inclusives. Reste maintenant à observer comment ces nouvelles expertises se traduiront en mouvements collectifs, porteurs de changements durables.
Aristide Kawele